La Lenteur d’Internet et la nécessité d’accélérer de déploiement de la fibre de la part des opérateurs télécoms au Maroc.

Comme déjà évoqué dans Lte magazine N°34, la saturation des réseaux télécoms à cause de l’augmentation des divers trafics sur internet était prévisible. Dernièrement on a constaté aux heures de pointes certaines perturbations de la qualité de service au niveau de l’internet dues à la lenteur de la navigation sur la toile internet. Ces perturbations ont affecté entre autres certaines entreprises dont le business modèle est basé sur internet et sur les solutions du cloud.  Si globalement, les réseaux télécoms au Maroc ont été résilients durant toute la période passée depuis mars 2020, dernièrement on a commencé à constater souvent des lenteurs ou des coupures fréquentes au niveau d’internet. Ces dernières perturbations ont fait l’objet d’articles au niveau des médias marocains. Un réseau télécom y compris l’accès aux différentes plates-formes numériques, quel que soit la technologie utilisée, n’est pas conçu pour écouler normalement du trafic dans les situations de crises. La crise liée à la pandémie semble durer plus longtemps que prévue. Donc on doit prendre les mesures nécessaires afin de renforcer les réseaux télécoms : au niveau des accès en investissant notamment dans la FTTH pour permettre aux usagers d’avoir une bande passante utile, au niveau des backbones et au niveau des câbles terrestres et sous-marins. Depuis le début du confinement au Maroc, en date du 16 mars 2020, le trafic Internet sur les réseaux télécoms augmente sans cesse afin de répondre aux besoins des usagers : en vidéos streaming, IPTV, téléenseignement, télétravail, conférences à distance, jeux,… dans les situations de crise.

Quelques semaines après le début du confinement au Maroc, en date du 16 mars 2020, le trafic Internet sur les réseaux télécoms avait augmenté de l’ordre de 30 à 40%. Les opérateurs des télécoms au Maroc sont sollicités à multiplier les actions pour répondre aux besoins des usagers en matière de bande passante en collaboration avec les pouvoirs publics.  Cette augmentation du trafic Internet est constatée dans les réseaux fixes et mobiles. Elle est signalée aussi bien au niveau des sous réseaux d’accès, des sous réseaux inter villes et au niveau des câbles sous-marins. Aujourd’hui plus que jamais on a besoin de déployer la fibre optique dans les trois sous parties des réseaux télécoms au Maroc. Premièrement dans le sous réseaux distribution et accès en accélérant le déploiement de la FTTH, deuxièmement dans les bockbones en renforçant les câbles de fibres optiques existants inter-villes et troisièmement dans la connectivité internationale en prévoyant d’autres câbles sous-marins reliant le Maroc au reste du monde afin de faire face à la demande de bande passante internationale. Concernant ce dernier volet il y a lieu de préciser le rôle des câbles sous-marins dans l’écoulement du trafic voix et data. En effet les 430 câbles sous-marins en fibre optique, installés au niveau mondial dans les fonds des différentes mers, transportent actuellement 99% du trafic international alors que la majorité des usagers pensent que ce trafic passe par les satellites ! L’importance stratégique de ces câbles sous-marins doit pousser nos opérateurs à s’y intéresser aussi.

Coté des sous réseaux radio les opérateurs télécoms, en collaboration avec le régulateur des télécom marocain, en l’occurrence L’Agence Nationale de Réglementation des télécoms (ANRT) au Maroc et les équipementiers, ont entrepris des actions visant à augmenter la capacité des réseaux radio, de transport, voir au niveau du cœur du network, dans la perspective de continuer à offrir leurs services, conformément aux attentes de qualité (QoS) de leurs clients. Les actions de développement de la couverture radio ont été limitées au profit de l’extension capacitaire des sites radio, et du fait que le confinement a complexifié les déploiements. Mais aujourd’hui on a besoin de déployer de la fibre optique dans ces trois sous réseaux.

 Dès le début des confinements, un peu partout à travers le monde, début mars 2020, les différents acteurs télécoms et numériques au niveau mondial ont anticipé les effets sur les réseaux télécoms, en entreprenant, pour cette finalité, un ensemble d’actions. Pour ce faire, les politiques, les régulateurs et les  opérateurs télécoms, tout comme les industriels, les fournisseurs de solutions et d’équipements  se sont mobilisés pour bien gérer le trafic des différents usagers et concilier entre les activités de télétravail et de télé-enseignement, d’une part, avec celles de communication et de divertissement, d’autre part. Dans cette envolée, le débit vidéo a été adapté, en offrant temporairement une définition standard, plutôt que la haute définition, notamment lors des heures de pointe.

Les plateformes numériques internationales comme Netflix et YouTube ont réduit la qualité de leurs vidéos, là où les réseaux Internet sont les plus sollicités, pendant le confinement et ce, à partir du mois de mars 2020. Facebook a décidé depuis mi- avril 2020 jusqu’à présent, la mise en place immédiate d’un nouvel outil pour limiter les possibilités de partage sur WhatsApp. Avec la pandémie, il n’est possible de partager un fichier que limitativement sur WhatsApp, en temps de charge élevé.

Par Youssef Diop

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