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Ingénieur de l’après l’an 2020 défis et formation – FTTH Magazine

Ingénieur de l’après l’an 2020 défis et formation

Par le Docteur Mabrouk Damak Ingénieur ENIT 1975, expériences dans l’enseignement à l’Ecole d’Ingénieurs et dans l’unité de production
Par Pr. Daoud Abdelaziz Expert UNIDO

Quel profil d’ingénieur pour les entreprises de demain, celles de l’après 2020 ? Une question que se posent bon nombre de chefs d’entreprises compte tenu des mutations profondes qui ne cessent d’ébranler l’environnement de l’entreprise, tant sur le plan économique que sur le plan technologique.

Ainsi, l’objectif de cet article est-il de présenter le portrait de la dynamo de l’évolution, non seulement en fonctions des révolutions technologiques et environnement productif, mais aussi le rôle de l’ingénieur, ses qualifications, sa grande responsabilité et les moyens d’assurer ses compétences en relation étroite avec son environnement.

I – L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES :

DEVELOPPEMENT ET DEFIS

1- Révolution continue :

Révolution en cours, continue… Les règles du jeu changent rapidement et continuellement, car il est difficile de se fier pleinement aux expériences du passé.

La technologie a tout bouleversé sur son passage et ses effets tentaculaires affectent tous les domaines. Son impact a définitivement métamorphosé la production industrielle. En effet, grâce à la miniaturisation, on obtient des usines aux dimensions optimales extrêmement réduites et on fabrique indépendamment de la taille de celles-ci une variété phénoménale de produits dans des délais de plus en plus courts.

La distribution a, elle aussi, subi une révolution. L’électronique, l’informatique et les télécommunications ont réduit de manière substantielle le temps de réponse que ce soit entre la commande et la livraison ou pour consulter les clients.

2- Diversité de la production :

L’environnement concurrentiel évolue et se développe ; les demandes financières et de consommation évoluent constamment. Les consommateurs étant satisfaits d’acheter ce qui était disponible, sans se focaliser sur la qualité, mais de nos jours, se font de plus en plus exigeant tant au niveau de la qualité du produit qu’au niveau du choix disponible. 2

Par conséquent, les besoins se multiplient et la tendance de la fabrication s’éloigne du sens de la production de masse, moins adaptée au marché et évolue vers l’exigence et la diversification afin d’attirer le plus grand nombre de clients possible.

3- durée de vie du produit :

Dans ce nouveau contexte, les variétés de produits sont en augmentation et leur durabilité diminue. Dans l’industrie informatique, par exemple, le cycle de vie est passé de plusieurs années à quelques mois. Dans l’industrie automobile, les constructeurs se contentaient d’apporter des ajustements mineurs de génération en génération. Aujourd’hui, ils redressent au fond leurs modèles pour faire face à la concurrence et proposent des voitures de haute qualité, adaptées aux besoins et aux goûts du consommateur, sans se préoccuper de leur durabilité.

4 – Qualité :

La qualité est un défi rentable à court et à long terme. Les ingénieurs doivent toujours considérer la qualité comme un objectif, que ce soit dans la conception, la fabrication ou l’apparence finale du produit. C’est le meilleur moyen de survivre et de faire face à la concurrence… Certains produits sont soumis à des normes internationales ou nationales, mais les lois et règlements édictés par les textes officiels ne peuvent pas impliquer tous les produits du marché ni tous les services fournis par l’ingénieur. Par conséquent, les entreprises productrices, en relation avec le consommateur, peuvent déterminer la qualité qui satisfait le client et facilite la liquidation du produit.

D’autre part, il convient de ne pas trop insister sur la sur-qualité, car cela peut engendrer des coûts allant au-delà des limites de la compétitivité, sans affecter la satisfaction du client ou offrir d’autres avantages expliquant l’augmentation du prix.

5- Rapidité et innovation :

La vitesse de production joue un rôle majeur dans le succès des entreprises industrielles, en particulier lors de l’invention de nouveaux modèles, étudiée en profondeur pour satisfaire les clients. La rapidité de mettre de nouveaux produits sur le marché joue un rôle majeur dans la réussite surtout dans la mesure où le produit est introduit pour la première fois. Mais la vitesse ne doit pas être au détriment de la qualité. Parce que le consommateur actuel fait la distinction entre les produits et bien informé pour la sélection.

L’innovation crée de nouveaux domaines d’activité, crée la croissance et le développement des activités. Il est donc essentiel d’innover le plus rapidement possible pour répondre aux besoins spécifiques du marché. Plutôt que de dépenser des sommes importantes pour tenter de gagner quelques points sur le pourcentage du marché, il vaut mieux innover et sortir de la concurrence avec de nouvelles demandes des clients. 3

6- Mondialisation :

La mondialisation envahit le contexte commercial, malgré les tentatives de sa perturbation ; les transactions transfrontalières se multiplient.

L’internationalisation de la finance contribue également à ce changement… les marchés financiers s’ouvrent rapidement, entraînant une interdépendance accrue des marchés. Les méthodes de financement sont devenues de plus en plus impressionnantes et diversifiés.

Cette mondialisation a des implications sur le marché intérieur et extérieur. Les producteurs sont devenus des concurrents dans le monde entier. Par conséquent, l’importance de l’efficience et de l’efficacité de l’ingénieur est très importante, pour maintenir un niveau de qualité et de compétitivité élevée afin de faire face à cette concurrence globale et féroce.

7 – Protectionnisme :

Une arme à double tranchant … Le monde s’ouvre, mais, en même temps se referme. Ceci est observé dans les problèmes d’endettement ou de rééchelonnement des remboursements de dettes et aussi les défauts de payement. Les problèmes d’énergie et la difficulté de prédire leur prix dans un futur proche et lointain …

Il y a donc une contradiction évidente dans la situation. Toutefois, les responsables politiques et économiques disposent de plusieurs moyens pour atténuer la gravité de la mondialisation et réduire le chômage, tels que la protection par le biais de surtaxes, impôts…

8- Pollution industrielle :

Cette révolution industrielle, qui oblige les entreprises à changer leurs méthodes de travail traditionnelles, impose une nouvelle approche de la création de richesse tout en préservant les ressources naturelles et en réconciliant économie et environnement (développement durable).

L’étude d’impacts sur l’environnement ne peut plus être négligée pour tout projet présentant une possibilité d’impacts négatifs sur l’environnement. En conséquence, les ingénieurs devraient approfondir la question et proposer des projets tenant compte de l’impact négatif sur l’environnement, ainsi que promouvoir le recyclage des déchets et l’utilisation de produits recyclés et recyclables.

Le respect de l’environnement par l’industriel présente une bonne image envers le consommateur cultivé et averti ; ainsi qu’envisager des produits amis de l’environnement est devenu un comportement respectueux qui attire un ensemble de clients non négligeable, qui sera suivi par le grand public. 4

9- Mentalité et Flexibilité :

À la lumière des défis que nous avons soulignés ci-dessus, la mentalité de l’ingénieur doit évoluer. Il ne suffit pas de se concentrer sur la qualité technique du produit, mais plusieurs facteurs doivent être inclus dans l’étude ou la conception d’un projet. Ces facteurs, qui doivent trouver leur place à côté de la qualité, sont encore largement ignorés par les ingénieurs. S’agissant du développement technologique lié à la vie moderne, à la joie de vivre, et à de nombreux autres facteurs qui sont aussi importants, comme l’innovation, les coûts, la compétitivité, et donner une part importante à la valeur ajoutée.

Il est nécessaire de convaincre l’ingénieur de rechercher des moyens de s’adapter à la dynamique de l’évolution de l’environnement industriel et d’acquérir la capacité de s’adapter en permanence.

Dans toutes les activités de l’ingénieur, commençant par le développement des équipements, les méthodes d’acquisition de matières premières, jusqu’à la distribution du produit fini, l’ingénieur doit tenir compte de la souplesse dans le contact avec différents acteurs… soit en traitant avec les employés de l’institution ou avec les clients extérieurs à l’institution. Il doit aussi écouter leurs observations et visualiser les attentes et les besoins, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise.

L’évolution de la mentalité au fur et à mesure que l’environnement industriel et commercial évolue est l’une des bases du succès de l’ingénieur dans son travail.

II – L’INGENIEUR DE DEMAIN …

NOTRE PRINCIPALE PREOCCUPATION AUJOURD’HUI !

L’analyse des tendances économiques actuelles, présentés à la première partie de cet article, oblige l’ingénieur à s’adapter à cet environnement en pleine évolution et développer ses capacités pour faire face à ces défis. D’autre part, outre le suivi de l’évolution rapide des connaissances et de la technologie, les ingénieurs restent les acteurs essentiels du progrès technologique et économique et de la prospérité du pays. Par conséquent, les institutions de formation d’ingénieurs font partie des préoccupations des peuples visant le progrès et à la prospérité.

1- Principes de base de la formation d’ingénieur :

La formation de l’ingénieur nécessite un suivi délicat et des discussions régulières entre tous les intervenants, dans un monde confronté à des progrès rapides dans divers domaines… C’est ce qui a rendu difficile une bonne planification de son avenir, notamment en raison du volume élevé et de la complexité des connaissances… Mais l’utilisation de l’ordinateur et le développement des services de médias ont augmenté ses possibilités dans diverses connaissances, sans emmagasiner tout dans sa mémoire. Par conséquent, l’évolution et la réforme de la formation doivent être continues, adaptées au développement technologique, culturel et social et aux exigences nationales, afin de maintenir la 5

préparation d’ingénieurs de haut niveau capables de confronter les défis mondiaux, notamment en matière de développement durable.

Au XXe siècle, la formation de l’ingénieur se limitait à accomplir les besoins de son pays comme le fonctionnement d’usines, la réalisation d’immenses bâtiments, de routes, de ponts, de mines et autres… Ce sont des activités importantes et enrichissantes, mais elles sont difficiles dans une approche globale, multiculturelle et exigeante.

Outre les solutions technologiques, l’ingénieur est appelé à prendre en compte plusieurs autres domaines devenus importants, tels que l’environnement des affaires, la lutte contre la pollution, la santé / sécurité du travail, les problèmes sociaux, l’esthétique, le bien-être, etc., ainsi que la maîtrise d’au moins deux langues étrangères pour s’ouvrir à de multiples technologies.

Le progrès de la patrie ainsi que le rythme de cette époque et les défis rencontrés sont liés à la bonne préparation des ingénieurs et des techniciens. Par conséquent, les dirigeants du pays sont appelés à donner une grande importance à leur formation qui doit être basée sur l’esprit créatif et innovant. D’autre part, ils doivent leur offrir l’encouragement matériel et moral pour rester dans leur pays et contribuer à son développement et son progrès, ainsi pour mettre fin à la fuite des cerveaux et la perte des meilleurs acteurs économiques de la nation.

Dans ce contexte, il est nécessaire d’étudier le sujet dans ses différentes dimensions, en particulier dès le début. Les résultats sont étroitement liés au point de départ : Si nous voulons préparer des ingénieurs compétents, innovants et inventeurs, il faut trier la bonne matière première. Le recrutement très sélectif des nouveaux bacheliers pourrait garantir les bonnes capacités et la forte aptitude au travail personnel. Ensuite, la sélection fondée sur les mathématiques et la physique à partir des classes préparatoires et concours, assure que l’étudiant pourrait résoudre des problèmes difficiles bien posés.

Par conséquent, il est impératif de n’accepter dans les écoles d’ingénieurs que les élites ; pour inciter les excellents étudiants qui réussissent le baccalauréat à choisir le programme d’ingénierie, il est nécessaire de donner à l’ingénieur actif / créatif / innovant ce qu’il mérite d’encouragements possibles sur son mode de vie surtout du côté moral et rémunération. Mais il faut reconnaître que nombre d’ingénieurs existants ne possèdent pas les compétences nécessaires pour s’acquitter de leurs tâches d’ingénieur … Il est donc nécessaire de définir des critères pour la sélection d’ingénieurs talentueux et créatifs afin d’élever leur statut matériel et moral, pour encourager les compétences créatives, conformément aux grands axes de développement de la patrie, et créer un modèle à suivre par les jeunes pour augmenter la demande d’ingénierie par les nouveaux bacheliers lauréats.

N’oublions pas, qu’actuellement, nous constatons que les ingénieurs, à l’instar d’autres personnes remarquables dans divers domaines, tels que les sportifs, les chanteurs, les médecins et les scientifiques, cherchent à quitter leur pays, dans l’espoir d’ouvrir leurs horizons et de réaliser leurs ambitions. L’ingénieur compétent doit être encouragé à créer et à développer des projets importants et cibler ses efforts pour progresser la production et la productivité dans le but d’améliorer l’économie de son pays.

L’ingénieur compétent est très sollicité par les entreprises de production. Il ne resterait jamais au chômage, car il est capable d’améliorer la production et la productivité ou créer des projets rentables qui garanties le succès, à la fois pour l’entreprise pour laquelle il travaille ou pour lui-même 6

s’il choisit de créer sa propre entreprise. Un ingénieur compétent dans les pays développés gagne un salaire beaucoup plus élevé que ses homologues ayant suivi le même nombre d’années d’études.

Si la proportion d’ingénieurs qualifiés augmente, le pays assurera le progrès et la prospérité.

De ce qui précède, le plus important à tirer est d’essayer de former l’ingénieur pour être capable, à court terme, de gérer les problèmes confrontés sur chantier, de diverses catégories. Il s’agit de s’adapter aux différentes situations et environnements de travail, d’étudier des projets et de diriger une équipe multidisciplinaire… Il est également nécessaire de ne pas négliger les différents aspects liés au travail accompli, tels que les questions économiques, sociales, les lois en vigueur et le développement durable.

  1. Supervision de la formation de l’Ingénieur par l’accréditation :

Le plus grand défi qui assure la qualité formation de l’ingénieur compétent est de développer ses institutions de formation, désignés par multiples noms différents : Ecole d’ingénieurs, Institut supérieur des sciences appliquées, Polytechniques,… désignés par « Institution »

La création d’une unité d’«Assurance Qualité» (AQ) active dans l’ »institution » est nécessaire parce qu’elle se charge de tous ce qui renforce la qualité de formation ; elle doit être en relation avec toutes les parties prenantes surtout le Ministère de tutelle, le conseil scientifique et technique de l’institution, l’organisme d’accréditation et les industriels ayant une relation importante avec l’institution.

L’accréditation internationale confirme l’engagement de l’établissement envers la qualité de formation approuvée à l’échelle mondiale ; ceci renforce la valeur de l’établissement auprès des étudiants, des industriels employeurs et de la société. De plus, avec un label d’accréditation bien connu, il serait beaucoup plus facile pour l’institution de trouver des partenaires pour collaborer sous la forme d’échanges d’étudiants, d’échanges de personnel ou d’établir des programmes conjoints.

Le problème qui se pose est que le coût de l’accréditation internationale est élevé. Mais vu que l’importance de la bonne formation d’Ingénieur est capitale pour le progrès et la prospérité du pays, il est indispensable que le Ministère de l’enseignement supérieur trouve les solutions nécessaires pour accréditer les institutions de formation d’Ingénieurs. Nous ne sommes pas bien informés dans ce domaine ; les services compétents du Ministère pourraient trouver des moyens d’assurer une accréditation globale ou partielle et l’appliquer sur toutes les « Institutions » de formation de l’Ingénieur.

L’accréditation permettra la mise à niveau de l’institution à tous les niveaux y compris la compétence du corps enseignant, les équipements, la bibliothèque, … ainsi que les services de soutien aux étudiants seront bien développés et respectent les standards internationaux.

  1. Propositions pour assurer l’efficacité des institutions de formation :

Les experts dans ce domaine sont d’accord que l’efficacité de la formation de l’Ingénieur se base sur le rayonnement de l’institut sur son environnement industriel. Donc, il est nécessaire de 7

renforcer les relations avec les entreprises industrielles, surtout de la région, ainsi que les institutions similaires à l’intérieur et à l’extérieur du pays, afin de tirer profit de leurs expériences et échanger des compétences avec elles.

L’ouverture de l’institution de formation d’Ingénieurs sur son environnement était un objectif important à atteindre par plusieurs souteneurs de progrès et de prospérité. Au cours des dernières décennies, des responsables, à différents niveaux, y compris des ministres, ont essayé d’arriver et de réaliser cette ouverture, mais cet objectif n’a été que partiellement atteint dans notre pays, et dans des périodes limitées. La raison en est l’absence de plusieurs facteurs de base qui doivent subsister dans l’institution de formation. Nous présentons ci-dessous quelques suggestions à discuter et à enrichir, qui présentent un point de départ pour le débat sur le sujet. Nous avons ciblé nos réflexions sur trois aspects principaux qui garantirent le développement des moyens d’atteindre l’efficacité de formation d’Ingénieur :

Le conseil de l’institution, les acteurs de formation et la modernisation des compétences.

A- Le conseil de l’institution :

Ce conseil, qui n’est pour l’instant que de nature consultative, doit disposer de pouvoirs importants et profonds, sans complexités administratives, pour pouvoir tracer les objectifs de l’institution, déterminer son avenir, choisir les spécialités adaptées à son environnement, les modifier au besoin, en assurer le suivi et l’efficacité. De plus, il est appelé à assurer le contrôle du fonctionnement, en particulier du côté scientifique, technologique et pédagogique… Tous ceci, dans le cadre et dans les limites de « l’accréditation » (si elle existe) de l’institution. Le coté administratif reste totalement sous la tutelle du Ministère.

Cependant, ce conseil est actuellement composé majoritairement de membres du personnel enseignant de l’institution, et ce sont eux qui prennent les décisions. Ce sont les législateurs et les exécuteurs en même temps, avec une supervision partielle par le ministère de tutelle. S’il y a des membres du conseil extérieurs à l’institution, ils ne sont pas efficaces pour faire des choix concernant le développement des compétences de l’institution, de ses programmes d’éducation et de la planification de son avenir.

Ce conseil ne sera efficace que si la majorité de ses membres appartiennent à l’environnement de l’établissement en insistant sur ceux qui ont des intérêts avec le succès de cet établissement ainsi qu’avec la compétence de ses diplômés …

Nous sommes en mesure de faire face aux défis mentionnés dans la première partie de ce rapport… Dans ce contexte, nous suggérons certaines parties pouvant être intéressées par ce sujet. Ce sont des propositions qui se basent sur notre longue expérience dans le domaine et sur ce qui se passe dans les pays développés dans les domaines technologiques. Ce conseil pourrait être formé principalement des membres suivants :

– Représentants des autorités locales, nationales et du ministère de l’Enseignement supérieur.

– Un représentant de l’ordre des ingénieurs, un représentant de l’union de l’industrie et du commerce et un représentant de l’Union Général des Travailleurs Tunisiens.

– Le plus gros employeur d’ingénieurs de l’institution (qui a recruté l’année dernière le plus grand nombre d’ingénieurs sortant) 8

– Le plus grand homme d’affaires (ou entreprise) de la région ou son représentant. – Un représentant des enseignants de l’institution.

– Un représentant des étudiants de l’institution.

– On peut proposer d’autres membres qui représentent des parties ayant un grand intérêt lié au succès de cet établissement.

Par conséquent, et avec des membres bien choisis (ou élus), informés et compétents, le conseil d’administration de l’Institution pourrait jouer un rôle important dans le développement et l’efficacité de la formation d’ingénieurs hautement qualifiés …

B- Les acteurs de formation :

La formation de l’ingénieur ne peut pas être efficace si la plupart des enseignants, ou la totalité d’entre eux, n’exercent pas l’ingénierie dans le domaine du cours présenté aux étudiants ; certains enseignants d’écoles d’ingénieurs ne connaissent la matière enseignée qu’à partir de la bibliographie utilisée dans la préparation de leurs cours. A l’exception de certaines matières théoriques telles que les mathématiques et la physique,… les enseignements technologiques doivent être assurés par des ingénieurs exerçants l’activité dans leurs entreprises ou des enseignants exerçant la recherche pratique dans cette discipline avec des résultats concrets, permanents et appliqués dans une usine en production. Au moins 50% des enseignants d’écoles d’ingénieurs doivent être des ingénieurs ayant une expérience suffisante et en évolution permanente dans une usine de production dans le domaine de la discipline enseignée. Donc, l’idéal est que l’enseignant des techniques de l’ingénieur soit un acteur de production dans son entreprise ou en relation de recherche appliquée au sein d’une entreprise contractuelle avec l’institution, afin de fournir des informations vivantes qui évoluent avec le développement pratique et réel de l’environnement industriel dans toutes ses dimensions : moyens, techniques de production, machines, mentalité et souplesse avec les employés ainsi qu’avec les clients de l’entreprise…

De plus, l’accueil d’ingénieurs de production pour la formation des élèves ingénieurs, ainsi que l’accueil de l’enseignant pour développer le fonctionnement d’une machine ou d’un procédé de fabrication, permet l’ouverture idéale à l’environnement industriel, favorise la coopération entre formation et production, assure l’interaction entre les institutions de formation et les institutions de production industrielle, encourage l’échange d’expériences,… contribue à la création d’emplois pour les nouveaux diplômés et permet le développement économique sûr pour le pays.

L’enseignement doit être basé sur le développement de l’esprit critique, la créativité, la communication de l’idée de l’entrepreneuriat,… qui sont les caractéristiques principales d’un ingénieur compétent.

Les examens d’évaluation de l’élève ingénieur ne doivent pas être basés sur ce qui a pu apprendre du cours, mais sur sa capacité de résoudre les problèmes. Les problèmes posés dans les épreuves ne doivent pas être similaires ou très proche de ce qui a été présenté dans le cours ou les travaux dirigés. La tendance optimale est que la plus grande partie des examens soient accomplis avec documents autorisés pour insister sur l’importance de la créativité et la capacité de résoudre les problèmes qui présentent la principale qualité de l’art de l’ingénieur. 9

C- Formation continue et modernisation des compétences :

L’établissement de formation d’ingénieurs joue un rôle important dans la modernisation des compétences. Cela lui permet de renforcer son rayonnement sur son environnement. En organisant des séminaires et des événements technologiques et scientifiques, dans lesquels se rencontrent les professeurs formateurs et les ingénieurs des installations de production, l’échange d’expériences entre les participants permet d’actualiser leurs connaissances et de se tenir au courant des développements technologiques, sur le niveau local, national et international. Les informations obtenues au cours des années de formation de l’ingénieur, si elles ne seront pas mises à jour constamment, seront dépassées. Ces événements seront très utiles s’ils sont ouverts sur le monde extérieur et que des experts de renommée mondiale y participent.

La formation continue de l’ingénieur, tant dans les établissements de formation que dans les installations de production, est nécessaire pour renouveler ses connaissances, s’adapter à son âge et s’adapter aux facteurs de changement de son environnement de toutes ses composantes. Des incitations pour la formation continue sont offertes alors aux intéressés pour les encourager à s’engager dans ces manifestations indispensables pour le développement des usines de production. 10

CONCLUSION

Les entreprises de production sont confrontées à des difficultés et des défis auxquels seuls des ingénieurs hautement qualifiés en peuvent faire face. Cela sera garanti grâce à une formation sophistiquée qui suit le rythme des changements de l’environnement industriel et économique. Les représentants d’industriels à succès qui emploient un grand nombre d’ingénieurs sont pratiquement absents dans les élaborations des programmes de formation des ingénieurs, ainsi que dans la suivie d’application de ces programmes. Une révolution dans toutes les composantes de la formation des ingénieurs doit suivre la révolution continue de la technologie qui a tout bouleversé dans tous les domaines.

Elle doit inclure surtout l’évolution continue des programmes de formation des Ingénieurs et du contrôle de leur application. Cette éducation doit être toujours basée sur la création de l’esprit critique chez l’étudiant, pour créer et instaurer un concepteur, qui à partir des méthodes apprises, assurera la mise au point des machines, des systèmes, des procédés de fabrication,… qui sont appelés à un renouvellement continue.

Une adhérence à un organisme d’accréditation international assure un renouvèlement en accord avec les programmes des pays développés et garantit pour l’étudiant un diplôme reconnu à l’échelle Internationale

Un débat national est nécessaire pour arriver à des solutions et recommandations pouvant assurer une formation qui évolue avec les évolutions technologiques et économiques et garantit la haute efficacité de l’ingénieur dans son entreprise. Nous sommes disposés à nous porter volontaires pour contribuer à enrichir ce dialogue qui pourrait prendre comme point de départ nos propositions dans cet article.

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